A portée de vue, des opticiens pour ouvrir les yeux sur le gaspillage et la solidarité !

Le contexte : Alternatiba 2018, je fais une jolie rencontre sur le stand à côté de Jean, mon fameux cordonnier !

C’est Guillaume, le codirigeant d’A portée de vue à Bidart, qui s’est associé à Valérie, pour tenir une boutique d’optique pas comme les autres.

Fin 2019, après y avoir été plusieurs fois pour ma tribu, je suis partie à sa rencontre afin qu’il me parle de ce projet un peu fou, sa genèse, leurs convictions et envies.

 

UNE HISTOIRE D’HUMAINS

Guillaume et Valérie

Après un BTS d’opticien à Nantes et un déménagement en Vendée, Guillaume décolle pour la Nouvelle Calédonie, dans un petit magasin situé en face d’un lagon et sous la direction d’un patron en or, propriétaire avec son frère de 3 magasins d’optique, où travaille Valérie, avant que celle-ci ne reparte en métropole.

Lui y restera 3 ans, avant d’enchaîner 3 ans à Paris, dans des magasins pointus promouvant des créateurs du Marais. Il prend goût à la mode, mais pas au mode de vie. Le fossé entre Nouméa et Paris est bien trop immense.

 

La boutique

Grand Optical est sa porte d’entrée pour venir au Pays Basque.

Parfois, le destin est joueur : il recroise Valérie à l’entrée du Bab2, alors qu’ils n’étaient plus en contact depuis Nouméa : celle-ci ouvre son magasin la semaine suivante.

Elle s’est associée avec Laure pour monter un magasin généraliste mais le projet ne décolle pas.

Valerie le recontacte, et lui propose un projet ensemble, en effet, ils ont des caractères complémentaires, et pour elle c’est avec lui ou rien. Mais lui veut porter ses valeurs, de l’écologie, un réseau de créateurs… Et 2 pages d’idées à mettre en place, pour la plupart acceptées, voire déjà mises en œuvre avant son arrivée !

 

LE CONCEPT

RECYCLAGE

Lunettes loupe

En effet, depuis la Nouvelle Calédonie, Guillaume a fait son bout de chemin… et parfois, c’est le terrain qui nous fait prendre conscience des enjeux… et du gaspillage.

Quand on est au bout du monde, un SAV auprès d’un fournisseur prend 2 à 3 semainesPour dépanner des clients en attendant les échanges, il a commencé à mettre des pièces de côté, à réaliser des montures hybrides. Parfois, cela n’était pas la peine d’attendre après un SAV, qui prend du temps, alors qu’une solution rapide est disponible sur place.

A Paris, il se met à chiner des pièces, des montures d’époques, plus lookées, qu’il recycle… Il arrive que ces trouvailles partent tellement vite qu’il n’a pas le temps d’en refaire.  Il décide donc de se créer un stock pour un jour, monter un magasin.

 

Lunettes Vintage

Arrivé au Pays Basque, Grand Optical ne voulait pas qu’il utilise l’atelier pour qu’il  recycle ses lunettes. Chose qu’il fera dans l’atelier de Valérie, pour 1 euro symbolique par paire, il a accès à l’atelier et tous les outils, et ils continuent toujours à travailler avec des friperies, brocanteurs, coiffeurs et relookeurs.

 

Donc pour eux, redonner une vie aux anciennes lunettes est primordial. D’ailleurs, ils proposent à leurs clients une offre « seconde paire », récoltées de dons et remises en état dans leur atelier.

 

PROXIMITE

Lunettes en bois

Pour lui, le déclic se produit en allant voir sa mamie en maison de retraite. Il se rend compte qu’elle et ses toutes ses copines ne voient rien. Il reviendra avec ses tournevis, pour leur donner une peu plus de confort.

Cela tombe bien, Valérie travaille déjà avec certains Ehpad et se déplace également à domicile.

C’est un peu leur B.A : en effet, cela ne représente pas un business pour eux : il rendent visite à des maisons de retraites 3 fois par semaine, sans facturer de frais de déplacement, ce n’est pas donc rentable. Mais c’est un formidable service qu’ils rendent à nos anciens et donc à tout un pan croissant de notre Société.

 

SOLIDARITÉ

 

Collaboration Opticiens sans frontières

Aujourd’hui, ils ont une trentaine de points de recyclage, font appel aux dons auprès de leur clientèle et sont aussi fournis par des associations type « Le relais ».

Ils réalisent un tri selon les matériaux, typologie, possibles réutilisations et les remettent en état. Certaines montures sont gardées en boutique, d’autres partent via « Opticien sans frontières », ou à des associations diverses : L’Epicerie Sociale ou une association de migrants sur Biarritz, mais aussi au SEL de Bidart.

Ils devaient monter une maraude avec Médecins du Monde mais le projet n’a pour le moment pas abouti.

 

Bibliothèque participative

Lorsque des clients partent  en voyage dans des pays ayant des besoins, ils fournissent des cartons de paires à donner, souvent des solaires ou avec des verres déjà corrigés.

Aujourd’hui, ils gardent encore les anciens verres des lunettes, mais pour le moment ils n’ont pas trouvé pas de solution de don ou recyclage.

 

CREATEURS ET FOURNISSEURS

Lunettes en bois

Pour eux, impossible de travailler avec des partenaires si le relationnel avec eux ou leurs commerciaux n’est pas satisfaisant.

Les créateurs sont choisis selon des critères écologiques et/ ou éthiques, Eco-responsable si possible, avec du circuit court ou un matériau intéressant, en évitant la Chine. Ils portent une attention particulière aux usines de fabrication.

En plus des matériaux « classiques», on trouve chez A Portée de Vue des matériaux recyclés, du bois, des coquillages d’huitres, moules, noix de  St Jacques …

Pour les verres et les lentilles, Valérie et Guillaume travaillent avec des entreprises fabriquant sur le territoire français.

Fabrication française

Ils continuent encore et toujours, à se battre au sein de leur métier pour s’affirmer et faire bouger les mentalités des fournisseurs et c’est un combat quotidien : cela peut vouloir dire, par exemple, demander à chaque fournisseur de ne pas coller un autocollant sur les verres ou ne pas faire de traitement anti-reflets pour les verres d’exposition, ne pas leur envoyer de PLV (des affiches produits) illustrant la marque…

Plus impactant encore : garder précieusement les sur-emballages des verres,  car protégés et envoyés à l’unité, afin de les renvoyer au fournisseur, pour leur montrer les efforts à faire !

Inspirant, non ?

 

Développement

L’annexe A portée de vue chez Yaoya Guéthary

Ça y est, après quelques années dans le dur, histoire de se faire connaître et développer leur clientèle, il se paient depuis…. Bah, Maintenant !

Depuis décembre, ils ont également une annexe dans l’épicerie Bio YAOYA à Guethary tous les mercredis !

 

 

 

 

 

 

Pour les trouver

Solaires locales : La Mouette

A portée de vue
1247 Av de Bayonne
64 210 Bidart

Tel : 05 59 47 88 82

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